Success story : Les tomates séchées d’Abdelbaki s’exporte partout dans le monde

Dans un village rural d’Oued Meliz, dans la région de Jendouba, les champs de tomates s’étendent à perte de vue. Une centaine de femmes sont occupées depuis l’aube à retirer délicatement les tomates de leurs plantes et continueront à travailler dur jusqu’à ce que le soleil atteigne son zénith. À l’usine, de l’autre côté des champs, une autre équipe vient également de commencer sa journée. De 7h à 16h, ils trieront, laveront et couperont les tomates avant de les saler et de les placer sur des séchoirs surélevés pour les faire sécher sous le soleil de Tunisie.

Abdelbaki Khamassi, directeur et fondateur de la Société El Wafa, spécialisée dans la fabrication et l’exportation de tomates séchées, suit de près toutes ces opérations. Il est prêt à intervenir et prévenir tout ce qui pourrait retarder l’exportation de ses produits vers Bali dans les délais impartis ou nuire à la qualité du produit tant prisé par ses clients italiens.

Abdelbaki, agriculteur et entrepreneur dans l’âme, a identifié une opportunité commerciale dans la valorisation des produits de sa région. L’idée lui a dévoré la pensée après son retour d’Allemagne en 1998, où il a étudié le commerce international. Après deux tentatives infructueuses dans les secteurs de l’huile d’olive et de la levure, Abdelbaki a trouvé une niche avec les tomates séchées.

En 2013, il lance son entreprise de rien et gagne rapidement la confiance d’un client italien pour la haute qualité de ses produits. Depuis lors, la production a monté en flèche. Pour répondre à la demande, Abdelbaki a noué des liens étroits avec des agriculteurs de la région, louant leurs terres pour la culture de ce délicieux fruit rouge. Aujourd’hui, les activités d’El Wafa couvrent 50 hectares de champs dans les quatre gouvernorats de Jendouba, Siliana, Kef et Zaghouan.

« Notre production a augmenté d’année en année, passant de 50 à 200 tonnes, pour atteindre 1180 tonnes en 2017. Cette saison, nous attendons 2 000 tonnes et disposons d’une équipe de 200 personnes, dont 108 femmes, employées entre 6 mois et 3 mois en les champs et 3 mois dans l’usine. »

Pour renforcer son activité, Abdelbaki a bénéficié du soutien et de l’assistance technique de Mashrou3i, un projet de partenariat public-privé entre l’USAID, la Coopération Italienne, HP Foundation et l’ONUDI.

« Avec l’assistance de l’expert régional du projet Mashrou3i, nous avons demandé l’allocation de terres appartenant à l’État afin d’accroître nos capacités », explique Abdelbaki. « Nous avons également obtenu un financement pour la procédure HACCP qui nous permettra de respecter les normes internationales d’hygiène. »

« J’ai également bénéficié d’une formation intéressante en matière de respect de l’environnement et de procédures administratives, ce qui m’a déjà permis de surmonter de nombreux obstacles pour concrétiser mes futurs projets. »