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Des abeilles aux cosmétiques
Des hauteurs de Slouguia, sur les terres de ses ancêtres, Ahlem trabelsi, 31 ans, inspecte régulièrement ses ruches, un trésor inestimable pour cette jeune entrepreneure de Béja et un potentiel qu’elle souhaite valoriser à travers la filière des cosmétiques naturels.
Rien ne prédestinait Ahlem à cette vocation d’apicultrice, qui après une formation professionnelle de 3 ans en modélisme industriel, s’est dirigée à Tunis vers le métier de formateur en couture. Après une année d’expérience professionnelle dans le domaine des modèles et de la couture, Ahlem revient à Testour. Son rêve c’est de lancer sa propre entreprise auprès de sa famille.
« Est-ce un signe de la nature ou un cadeau du ciel nous raconte Ahlem, un jour il y a 6 ans, je discutais de mon avenir avec mon père sous un olivier quand un essaim d’abeille suivant sa reine est venue se fixer sur les racines de l’arbre. C’était le fruit de ma première ruche, et aussi mes débuts en tant qu’apicultrice. »
Petit à petit, Ahlem s’est mise à investir dans l’acquisition de nouvelles ruches avec le soutien financier de sa famille, et surtout à se perfectionner pour acquérir le savoir-faire nécessaire pour élever et entretenir ses abeilles. Elle profite en 2017 de l’appui d’une association pour faire partie du groupement APIS VAGA de Testour et bénéficie de formation et d’équipements pour développer son activité d’apiculture dans la région.
Une année plus tard, Ahlem sort grandie de cette première expérience et comprend surtout que la réussite dans ce métier reste tributaire de la qualité du miel, du rendement et surtout de sa valorisation dans différents produits.
« C’est grâce à ma rencontre avec Mashrou3i il y a 2 ans, que j’ai pu enfin me concentrer sur la deuxième phase de mon projet et travailler sur la culture des plantes, l’extraction des huiles essentielles et la création de produits cosmétiques. Mashrou3i m’a fourni l’appui d’un coach qui m’a aidé à élaborer un nouveau business model pour mon projet de valorisation des plantes aromatiques et médicinales. »
Ahlem n’est plus obligée de déplacer ses ruches à travers les pâturages sous la montagne. Elle a choisi les terres familiales pour y baser ses plantations de safran, lavande, bourrache, menthe, et autres plantes aromatiques et médicinales. Cela constitue une source idéale pour alimenter ses ruches et permet également l’extraction des huiles essentielles nécessaires à la fabrication de ses produits cosmétiques.
En juillet dernier, Ahlem intègre le projet d’accompagnement des start-ups Mashrou3i, et participe à plusieurs formations de ses formations. « J’ai eu la chance de pouvoir profiter d’une formation technique en extraction des huiles essentielles et végétales, d’une formation en saponification et création des parfums, d’une formation technique en bio cosmétique, d’une formation en saponification et création des parfums et d’une formation à distance en étiquetage. Je n’aurais jamais imaginé pouvoir faire tout ça toute seule. »
Ahlem qui développe actuellement sa marque « Queen VAGA » avec l’appui des experts techniques du projet Mashrou3i, pense pouvoir lancer officiellement sa gamme de produits d’ici quelques mois. Ahlem souhaite tirer profit de son produit de base, le miel, pour développer des produits cosmétiques à base de propolis ou de pollen.
« Toutes les chances sont aujourd’hui de mon côté pour valoriser les produits de mes ruches et développer le caractère durable de mes produits cosmétiques dans la région. »