Success story : Farrak entame sa 1ère année dans le monde de la fromagerie traditionnelle à Tataouine

Alors que les premiers rayons du soleil apparaissent sur Tataouine, les employés de Farrak Soltane s’affairent de bon matin à finir une nouvelle production de fromages. Farouk, jeune laitier et fromager de la région, consacre toute son âme et beaucoup de patience à la préparation de ses produits laitiers.

Après avoir récupéré les différentes variétés de lait auprès du centre de collecte de Tataouine, il supervise de près le processus de fabrication du fromage, au cœur du caractère spécial de ses produits laitiers.

« Cette étape peut prendre parfois jusqu’à 48h », ajoute-t-il. « Vient ensuite l’affinage où le fromage est stocké dans une pièce où la température est contrôlée. Vous savez, c’est cette dernière étape qui détermine la qualité, l’odeur et le goût d’un bon fromage. »

Après des études en comptabilité, il démarre sa carrière professionnelle en tant que comptable dans une société privée. Mais après 6 ans passées dans la gestion des comptes, Farrak décide de lancer son propre projet et prend alors connaissance des opportunités sectorielles de sa région. Il lui vient à l’idée la production de produits fromagers à base de lait de chamelle. Après avoir réalisé une formation professionnelle dans un centre d’études agricole de Tunis, Farrak démarre la préparation de son business model.

« À l’origine, je souhaitais me concentrer sur les produits à base de lait de chamelle, or lorsque j’ai commencé mon étude de projet, j’ai réalisé qu’il était difficile de garantir l’approvisionnement en matières premières dans la région », explique Farrak. « Nous avons donc élargi notre activité à la transformation du lait de chèvre et de brebis. Avec ces matières premières, je produis deux types de produits : les produits frais (yaourts, fromages traditionnelles tels que la ricotta et la gouta, les boissons telles que le lben ou encore le raieb) et les produits de vente en détail tels que le fromage râpé et la mozzarella. »

En mai 2017, Farrak obtient l’accord de crédit de la BTS pour un montant de 100’000 DT. Additionné à un auto-financement de 50’000 DT, son capital est complet pour procéder à l’achat de ses machines et démarrer la production.

C’est alors que Farrak découvre le projet Mashrou3i, un partenariat public-privé entre l’USAID, la Coopération Italienne, HP Foundation, le Gouvernement Tunisien et l’ONUDI. Le programme l’aide dans une phase cruciale du lancement de son projet à travers plusieurs formations mais également en termes d’assistance technique.

« Grâce à Mashrou3i, j’ai dépassé de nombreux problèmes que j’avais en marketing », explique-t-il. « L’expert de l’ONUDI en marketing et communication m’a aidé à revoir entièrement la charte graphique de la marque, et le projet a également pris en charge la production de la devanture du magasin et de mes cartes de visite. »

Depuis, les ventes se sont accélérées dans son point de vente. « J’ai bien sur gagné beaucoup de particuliers comme clients avec l’exposition de mes produits dans mon point de vente, mais aussi les restaurants et les pizzerias qui sont très friands de la mozzarella. »

Tataouine et sa proximité avec le marché libyen offrent également des possibilités d’exportation que Farrak a déjà commencé à exploiter. L’entrepreneur se dit satisfait du chemin qu’il a pris en créant la Laiterie Le Sultan à Tataouine, et confiant pour l’avenir de son entreprise.

« Le secteur de la fromagerie tend à se développer à Tataouine et plus largement dans les régions du sud de la Tunisie », explique Farrak. « C’est un secteur qui a de multiples facettes et de grandes opportunités d’exportation. »